La Dolichopraxie

La Dolichopraxie est une méthode de travail corporel qui a été pensée et conçue pour palier les déficiences du corps au quotidien et répondre à de véritables besoins.

Les fondements de la méthode

 

1. Le corps est victime de sa verticalité, il subit tout naturellement

Celui-ci s’organise autour de sa colonne vertébrale qui peut être comparée au mât d’un navire tenue par un ensemble de muscles constamment sollicités, et dont le sens de traction et la physiologie nous explique qu’ils tendent à perdre de la souplesse et qu’il est donc nécessaire de les détendre. Nous passons l’essentiel de notre temps en station debout ou en position assise, nous ne pouvons pas échapper aux conséquences de la gravité sur notre système musculo-articulaire auxquelles nous devons ajouter les contraintes qui émanent de nos appuis au sol, les mauvaises attitudes, la sédentarité, le stress, autant de facteurs qui influencent notre système musculaire profond ainsi que toutes nos articulations.

Ainsi tout au long de la journée, et au fil du temps qui passe, notre système musculaire profond, celui qui tient notre squelette et qui représente à lui seul les 2/3 des muscles du corps fatigue et se rétracte, il se déséquilibre. Des tensions s’installent le long du dos et autour des articulations, ce qui modifie sournoisement notre statique, et nous installe dans des positions que le corps finit par accepter et qui limitent nos possibilités articulaires.

 

Notre vie à la verticale et les pressions exercées fatiguent physiologiquement les disques intervertébraux.

 

Ceux-ci doivent leur efficacité à l’eau qu’ils renferment, hors au cours de notre activité quotidienne une partie de cette eau est éliminée, ce qui modifie sensiblement leur structure et leur épaisseur, induisant la rétraction sensible et logique de tous les muscles qui contribuent de près ou de loin à ériger la colonne vertébrale contre la pesanteur.

On comprend ainsi aisément pourquoi le soir nous mesurons moins que le matin, et pourquoi le soir nous avons plus de ventre que le matin. Nous devons donc accepter l’idée qu’après de longues heures passées debout ou assis la colonne vertébrale soit fatiguée et que les muscles qui participent à son maintien aient besoin d’être soulagés.

Une bonne nuit de sommeil doit permettre au corps de récupérer, aux disques intervertébraux de se recharger en eau, aux muscles profonds de se détendre. Mais cela n’est pas toujours suffisant.

Lorsque des tensions anormales s’accumulent puis deviennent excessives cela crée des déséquilibres qui exposent le corps aux ennuis musculo-articulaires .

 

L’observation montre que bon nombre d’entre nous ont du mal à mettre en extension leur colonne vertébrale, leurs épaules, leurs hanches, à tendre leurs bras et leurs jambes. Lorsque le corps est aussi limité sur le plan articulaire, celui-ci ne peut plus s’exprimer physiquement librement, il est donc amené à tricher, à compenser, à contraindre ses disques intervertébraux, ses cartilages articulaires, à fatiguer ses tendons. Les entorses, les tendinites, les maux de dos, les hernies discales, l’usure prématurée des cartilages articulaires en sont le plus souvent la conséquence.

Le corps a besoin d’être aidé, corrigé, libéré des tensions qui s’y installent tout naturellement.

2. Une respiration trop superficielle prive le corps d’une véritable oxygénation ce qui nuit à sa vitalité

Le peu d’intérêt que l’on porte à la manière dont on respire, au point d’inverser très souvent le sens de la respiration naturelle qui consiste à inspirer en laissant sortir le ventre et à souffler en rentrant le ventre, fait que l’on néglige le rôle de deux muscles pourtant essentiels que sont le diaphragme et le transverse.

Leur sous utilisation porte préjudice à leur efficacité respective qui est de permettre une bonne oxygénation et de stimuler les fonctions organiques, elle peut être la cause de troubles physiologiques insoupçonnés tels que des problèmes circulatoires au niveau des membres inférieurs (eau, sang, lymphe), des problèmes d’élimination (ex : constipation…).

Le diaphragme, le transverse, auxquels on peut ajouter le périnée, sont des muscles qui jouent un rôle essentiel pour le maintien en place des organes, la bonne tenue du ventre et la stimulation des fonctions organiques.

Ces trois muscles définissent les contours de la cavité abdominale, ils assurent la contention de la masse viscérale. On peut donc dire que nos organes sont contenus dans un espace musculaire dont la tonicité est essentielle. Les organes sont suspendus à notre diaphragme par des ligaments qui par nature fatiguent inévitablement (descente d’organe), ils sont maintenus par notre transverse qui fait office de ceinture et sont soutenus par notre périnée qui fait office de plancher. Ce sont des muscles qui ont une tonicité de base qui tend à diminuer s’ils sont maltraités (grossesse, mauvaise pratique lors du travail abdominal). Même si ils fonctionnent comme des muscles lisses, nous devons savoir optimiser leur utilisation pour les protéger et entretenir leur efficacité. Ils permettent la respiration abdominale et doivent être associés au travail des grands droits et des obliques lors du travail abdominal.

On comprend donc qu’en s’accordant un peu de temps pour respirer profondément, on entretien la tonicité et l’efficacité de ces trois muscles et on profite pleinement de la pression qu’ils exercent sur le contenu de la cavité abdominale (massage), on s’oxygène de manière salutaire.

Il y a donc un grand intérêt à pratiquer la respiration abdominale dans la vie de tous les jours, car elle est de toute évidence un remède à bien des maux auxquels nous sommes exposés…

Cet ensemble de considérations physico anatomiques et physiologiques nous permet de comprendre que le corps est mis à rude épreuve au cours de sa vie de tous les jours, et que plus on le sollicite plus on l’éprouve dans ses profondeurs. Si l’on veut que celui-ci puisse conserver l’intégrité de ses potentiels musculo articulaire et cardio respiratoire il est nécessaire de l’aider à se détendre et à récupérer, il faut que celui-ci élimine les tensions qui tendent à s’installer et qui limitent peu à peu ses possibilités articulaires, il est également nécessaire de le faire respirer profondément afin de l’oxygéner de manière salutaire et non en s’essoufflant.

Nous devons donc éviter de faire l’amalgame entre le fait d’utiliser le corps pour vaquer à ses occupations quotidiennes ou s’adonner à une pratique sportive et celui de faire travailler le corps bien spécifiquement pour qu’il puisse récupérer de son activité physique et conserver sa souplesse articulaire. L’entretien véritable du corps, celui qui conduit au bien-être, à l’efficacité corporelle passe nécessairement par le réalignement naturel de la colonne vertébrale, le rééquilibrage de la musculature profonde, la décoaptation de toutes les articulations ainsi que par une oxygénation profonde.

La prise en compte de toutes ses considérations a servi de fil conducteur à l’élaboration de cette méthode de travail corporel qu’est devenu la Dolichopraxie et qui s’adresse à tous qui que l’on soit.